Fondation Byas

Nouvelles de mars 2016

La commune de Pilate vit depuis la dernière quinzaine de décembre sous le choc de la violence suscitée par les résultats des élections parlementaires. Beaucoup de maisons ont été incendiées et on a enregistré des pertes en vies humaines relatives aux actes de violences perpétrés au niveau de la ville.

À l’Hôpital, nous ne sommes pas épargnés par ces actes de banditismes. La ligne d’adduction d’eau de la ville de Pilate a été brisée et celle de l’Hôpital a été sectionnée intentionnellement.

Nous avons reçu 108 cas de choléra en fin décembre et 178 cas en janvier ainsi que 68 cas en février.

Malgré cette situation, nous avons reçu la mission chirurgicale du Dr Dombriz, avec Dr Pierrette, anesthésiste, ainsi que Cécile, infirmière postopératoire. Ils ont été admirables de dévouement et, malgré cette situation, ils ont pu réaliser 104 chirurgies ainsi que plusieurs autres chirurgies mineures.

Il faut souligner la qualité de présence du personnel à tous les niveaux et leur solidarité avec l’Institution.

La population de Pilate est laissée à elle-même. Il n’y a aucune autorité dans la ville. La Congrégation Sainte-Croix s’est alors réunie et nous avons réfléchi à ce que nous allions envisager pour rétablir l’aménagement de l’eau potable. Nous avons fait savoir à la population que le 8 février nous fermerions l’Hôpital si le système d’aqueduc n’était pas rétabli. Heureusement tout s’est bien terminé.

Durant ces difficultés nous avons été soutenus par l’UNICEF, OXFAM, MIC (Medical International Corp), MSPP (Ministère de la Santé Publique et de la Population), DINEPA (responsable de l’eau au niveau d’Haïti). La MINUSTHA (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti) venait régulièrement nous porter des camions d’eau du Cap-Haïtien.

Le lundi 22 février on a reçu un homme blessé par arme blanche et, quelques minutes plus tard, des hommes armés ont pris d’assaut l’Hôpital en créant un climat de panique pour nos malades et nos employés. Ils ont tiré plusieurs coups de feu, puis ils ont attrapé le malade et l’ont abattu à l’intérieur même de l’Hôpital. On a alerté la police, mais ils n’ont pas assez d’effectifs pour faire face à ce genre de situation. On a aussi reçu immédiatement à l’urgence un autre blessé par arme au niveau de l’abdomen qui fut référé en chirurgie.

Durant cette période ciblée, nous avons été également victimes de vols. Les fils électriques qui distribuent le courant à la résidence du personnel furent cambriolés. Notre chauffeur, au retour d’une référence au Cap-Haïtien, fut arrêté et violemment menacé ainsi que l’accompagnateur. Heureusement les voleurs n’ont pris que l’argent. Les personnes n’ont été victimes d’aucun mauvais traitement.

Au début mars, la police locale et les UDMO (Unité départementale du maintien de l’ordre) du Cap-Haïtien ont placé huit personnes en détention au Cap-Haïtien. Le soir même, pour une troisième fois, les tuyaux d’eau de l’Hôpital furent sectionnés. Après une semaine, la perturbation est enfin terminée. Tout semble rétabli pour le moment.

Malgré tout ce que nous avons vécu, nous continuons à assurer des soins de qualité à la population, elle en est consciente. Pendant que les tuyaux d’eau de l’Hôpital furent sectionnés, un groupe de la population a pris l’initiative de nous apporter des sceaux d’eau. Ce geste nous a beaucoup touchées.

Restons unis. Nous comptons sur vos prières et votre collaboration.

Sœur Louisa Bélanger
Directrice, Hôpital L’Espérance de Pilate

Pour l’œuvre humanitaire de l’hôpital l’Espérance de Pilate, en Haïti

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